Qui est Yan ZORITCHAK ?
"Je suis originaire de l'Est de la Slovaquie et j'ai fait l'École des
Beaux-Arts de Prague."(1)
L’homme venu de l’Est
Yan ZORITCHAK est né en 1944 à Zdiar, en Slovaquie.
Il fait ses études artistiques à l'Ecole des Arts Décoratifs de
Bratislava puis à l'Ecole Supérieure du Verre Appliqué de
Zelezny Brod (1959-1963) et à l’École des Arts Appliqués de
Prague (1963-1969) sous la houlette du fameux professeur
Libensky.(3)
"Avant de faire de la sculpture sur verre, j'ai travaillé la pierre,
le bois et le bronze. En 1968, lorsque j'étais étudiant, j'ai même
fait des pièces de monnaie."(1)
À ce moment, le verre de Bohême est l'un des plus reconnus
au monde et la création verrière, en plein essor, innove sous
toutes ses formes, autant dans l'art que la production
industrielle, la création libre ou l'architecture.(3)
Fortement inspiré par le cosmos, ayant dès son enfance "commis"
des centaines de dessins sur la lune, les étoiles, les satellites, Yan se
lance en 1969 (année de la conquête de la Lune), dans des
recherches personnelles sur ce thème. C'est dès 1969 également
qu'il rompt avec la tradition du cristal coloré de Bohême tout en
conservant la technique de la taille poussée à la perfection.(4)
Du bois au verre…
De l’œuf à l’univers…
Des gammes, encore et toujours !
"En 1969, j'ai trouvé un emploi en Dordogne pour refaire des vitraux. C'est cette année-là que j'ai fait ma première sculpture en verre - un œuf transparent en cristal. Entre vingt et trente ans, on se cherche. J'ai bifurqué sur le verre car c'était plus rare, plus difficile à faire, plus atypique. Intuitivement, je me suis dit que cela pourrait m'ouvrir des portes vers un monde inconnu, vers des rencontres avec le public."(1)
Pour son diplôme d'État, il présente un œuf de cristal couché en
constante mouvance, incolore et transparent. De cet œuf, les formes
vont évoluer en fonction des lois optiques et scientifiques auxquelles
l'artiste ne cesse de se référer. Le cône, la pyramide, de simples
plaques de verre assemblées, la sphère, le cylindre, le polygone, le
triangle sont autant de formes transfigurées par l'artiste en autant
de sculptures transparentes, sculptures de lumière où la forme
extérieure a la même importance que la vie intérieure mise en
évidence par la réfraction.(4)
Le verre, c’est délicat, solide et fragile…
"Au départ, le travail du verre était laborieux car c'est un matériau fragile, il résiste et se casse. Il faut se l'approprier, dialoguer avec lui et avoir des idées concrètes et créatives pour pouvoir s'exprimer à travers cette matière, ce n'est pas évident. C'est un peu comme pour un musicien, il faut commencer par faire ses gammes avant de faire des concerts. Jusqu'à mes derniers jours je ferai des gammes tout en m'exprimant au travers de mes expositions et de mes collections."(1)
Slovaque,
Français,
Chercheur,
Théoricien,
Sculpteur,
Poète …
Depuis 1970, Yan ZORITCHAK vit et travaille en France, où ses mérites sont reconnus depuis de nombreuses années puisqu'il a été nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1987.(3)
Et c’est également un talentueux chercheur et théoricien qui
participe au tout début de l'aventure d'un centre d'art hors
du commun, le Centre International de Recherche sur le Verre et les
Arts plastiques (CIRVA), aujourd'hui implanté à Marseille.(3)
ZORITCHAK est l'un de ces artistes verriers parmi les plus créatifs de
notre époque. La recherche d'espace et du cosmos est permanente
chez l'artiste, il est l'auteur de nombreuses séries de sculptures
présentées dans des lieux prestigieux, leurs titres évoquent
d'éblouissants voyages dans l'univers ou portent des noms
chantants : Fleurs Polaires, Arctique et Antarctique, Fleurs Célestes,
Lacs d'Espace, Rochers Errants, Espaces, Jardins Célestes, Nova,
Messagers, Signal Cosmique, Hommage au Combattant, Dernière
Demeure du Temps, Œil Céleste, Écho de l'Espace, Événement,
Éclipse, Messager de l'Espace, et ses superbes Fleurs célestes.(3, 4)
Mes sculptures me permettent
de ramener sur la Terre des
portions de l'espace…
Au cœur de l’expression de Yan Zoritchak siège une préoccupation majeure : la conquête de l’espace. Cette formidable aventure humaine l’a profondément marqué. Il l’a vécue avec cette conviction que si l’homme n’est qu’un petit point dans l’univers, sa pensée n’a pas de limite. Et le verre en est le vecteur symbolique, ce matériau qui porte en lui la marque de l’esprit, celle de l’homme qui a transformé des matériaux opaques pour les rendre lumineux. La lumière traverse l’espace avant de faire vibrer le verre. Cette lumière venue de nulle part, le sculpteur de la transparence la renvoie vers l’infini après l’avoir captée dans des volumes expressifs et enrichie des formes spirituelles qu’il a pensées et projetées, fil d’Ariane d’un dialogue interstellaire.(5)
Yan ZORITCHAK commente ainsi les relations entre cette passion et son art:
"Par une balade dans la voie lactée, nous
menant d'un espace intergalactique à la ceinture des
astéroïdes, j'aimerais évoquer par mes sculptures la relation
entre l'espace-temps et l'homme. Pour suivre ce fil d'Ariane,
j'utiliserai le verre, premier matériau de synthèse créé par
l'homme, et vecteur de la communication du troisième
millénaire. Cette matière noble, nous permet de regarder de
l'infiniment petit jusqu'aux quasi limites de l'infini. "Mes
sculptures me permettent de ramener sur la terre des portions
de l'espace, facilitant à chacun de nous le voyage dans
l'univers. Par le jeu lumineux de la réflexion et de la réfraction
, dans mon esprit ou dans la vision de l'homme, on approche la
quatrième dimension."(2)
Ph. CHABERT, Directeur du MAM de Troyes : "C'est
par le verre que Zoritchak s'exprime."
Commentant l'œuvre de ZORITCHAK, Philippe CHABERT, Directeur du Musée d'Art Moderne de Troyes écrit:
"C'est … par le verre que Zoritchak s'exprime, en se livrant à un inventaire de l'espace qu'il nous restitue à mesure de l'évolution de sa connaissance. Ainsi le verre permettra toujours de voir, du plus petit au plus grand et du plus grand au plus petit. Emerveillé devant cet infini changeant, aux limites toujours repoussées, qui se découvre chaque jour un peu plus, ZORITCHAK enferme dans le cristal des portions d’espace, de son état liquide à sa cristallisation, retient la mémoire du monde, d’un monde qui a été, qui se fait, qui est en devenir. Ses œuvres, en dehors de leur contenu poétique, sont aussi des sculptures qui allient forme extérieure et forme intérieure, couleurs et espaces. Le verre, coloré, taillé, offre une liberté de perception. On pourrait appliquer à l’art de Yan Zoritchak, ce que Jean Cassou conférait au peintre Kandinsky, lorsqu’il écrivait que Son espace était le lieu des astres" (3,6)
Les œuvres de Yan ZORITCHAK sont présentes dans plus d'une
cinquantaine de collections publiques en France et dans une
douzaine de pays étrangers. Ses œuvres sont connues dans le monde
entier. Il est notamment présent dans les collections permanentes
des musées de Prague, Liège, Cobourg, Charleroi, Sars-Poteries,
Zürich, Frankfort,… (3,4)
Et, aussi…(7)
Artiste présent à travers le monde entier :
Kunstmuseum Düsseldorf, Allemagne
Art Gallery of western Australia, Perth, Australie
Musées royaux de Belgique, Bruxelles
Hsinchu Museum, Taïpeh, Chine
Liuligongfong Museum, Shangaï, Chine
Musée d'Art Moderne de Troyes
Musée d'Art Contemporain et d'Art Moderne, Nice
Fonds national d'Art Contemporain, Paris
Musée d'Unterlinden, Colmar
Musée Faure, Aix-les-Bains
Hokkaido Museum of modern Art, Sapporo, Japon
Musée national d'Art Moderne, Tokyo, Japon
Yokohama Museum of Art, Japon
Museum Narodowe, Wroclaw, Pologne
Galerie nationale slovaque, Bratislava, Slovaquie
Musée Bellerive, Zurich, Suisse
Galerie Morave, Brno, République Tchèque
Musée de la Bohême du Nord, Liberex, République
Tchèque
National Museum, Lviv, Ukraine
Museum of Art, Collegeville, USA
Toledo Museum of Art, Toledo, USA
Et il a su provoquer cette immense carte "postale" pleine de
poésie.
Yan doit se contenter du Pôle Nord
En 1993, Zoritchak décida d'enfouir la plus belle de ses sculptures, « la Fleur de l'Arctique », dans la calotte glaciaire pilepoil au Pôle Nord avec la ferme intention d'en faire autant au Pôle Sud, histoire de vérifier si notre Terre ne tournerait pas plus rondement et plus sereinement autour d'un tel axe artistique et poétique ...
Mais Yan ne put jamais aller au Pôle Sud : veto des USA ! Car,
(le saviez-vous ?), les USA (Université du Wisconsin) ont
construit à 400 mètres du Pôle Sud la base scientifique
Amundsen-Scott, avec le projet d’installer un détecteur de
neutrinos, ces minuscules et fragiles particules de lumière
émises par les étoiles.
L'armée américaine n'aimerait pas les artistes, ni les
Slovaques. Mais surtout, surtout, elle n'aime pas qu'on entre
sur sa base ... "scientifique". Et peut-être qu’une œuvre
lumineuse puisse lui faire de l’ombre !
Donc, pas de Yan Zoritchak au Pôle Sud.(8)
Nos sources : (1)- Carnet d’Art / (2)- Yan Zoritchak, le 27 septembre 1995 / (3)- site de l’Espace de la Calende / (4)- site e-glass info / (5)- Annie Ducreux, site de la galerie Estades / (6)- site du Musée du Verre de Carmaux / (7)- 2010 brochure "Mystères de la vie" Musée Chintreuil à Pont de Vaux (Ain ) / (8)- www.armandjung-depute.fr/public_files/File/strasbourg/yanzoritchak.pdf